Né en 1904 à Budapest, Imre Pan publie ses premiers poèmes en 1923, fonde la revue dadaïste « Is » (Aussi), tout en collaborant dans de nombreuses revues. Ses publications littéraires, artistiques, cinématographiques et théâtrales en font une figure incontournable de la scène artistique hongroise, jusqu'à ce que les lois antisémites le contraignent à cesser toute activité. Après la guerre, il dirige une librairie-galerie où il organise de nombreuses expositions (parmi lesquelles Paul Klee, Hans Arp, Joan Miro, Hadju, Beöthy, mais aussi Corneille et Jacques Doucet en 1947) et publie quatre ouvrages dont deux carnets de poésie. Dès 1949, sa liberté de ton et de pensée est pointée par le régime communiste hongrois qui dissout le groupe artistique « Ecole Européenne » dont il était le fondateur.
Tournant le dos aux persécutions, il émigre à Paris en 1957. Il a plus de cinquante ans. Ses amis Corneille, Jacques Doucet, Hadju l'accueillent et lui ouvrent les portes des ateliers de leurs amis peintres. Guetteur inlassable de « l'art en train de se faire », c'est avec une énergie bouillonnante qu'il rencontre, écrit et offre des préfaces pour des expositions parisiennes.
Les liens tissés patiemment avec les artistes l'amènent à concevoir un projet ambitieux qui voit le jour en 1960, avec la publication de la revue « Signe », et ce malgré un contexte financier extrêmement précaire. Cette collection se présente sous la forme d'un feuillet double, dans lequel en regard d'un texte analytique dense et concis consacré à un artiste de son choix, est encartée une oeuvre originale, soit une estampe, un dessin, une aquarelle, une huile sur papier ou un collage. Ces éditions offrent un large panorama des créateurs des années 60, dont le point commun est le regard sensible qu'Imre Pan portait aux artistes. Hadju, Corneille, Christine Boumeester, Jacques Doucet, Vasarely, Marfaing, Geneviève Asse, Matta, Mortensen, Sonia Delaunay, Arpad Szenes et bien d'autres encore ont ainsi pu approcher un public touché par le caractère intime de ces cahiers. Des six séries de la collection « Signe » naitront pas moins de 87 cahiers. Quel sentiment d'urgence le submerge pour qu'il édite aussi en parallèle les collections « Signe-Morphèmes », soit 59 cahiers (auxquels se joignent aussi des poètes, peintres ou philosophes), puis la série « Mini-Musée » et enfin en 1972 juste avant son décès « Préverbes » ? A cela s'ajoutait aussi la promotion des artistes auprès des galeries ou musées français et étrangers, l'organisation d'expositions, une oeuvre littéraire foisonnante. Paris 1957-1972, ou quinze années de ferveur, quinze années durant lesquelles son écoute, sa bienveillance, sa bonté ont réuni des artistes aux tendances souvent divergentes, rassemblés sous son regard ami.
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