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De mauvais sujets

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Marc Chagall

De mauvais sujets

Coup de coeur Avril 2014

Chagall : « Il me semble que quelque chose m'aurait manqué si, à part la couleur, je ne m'étais occupé aussi, à un moment de ma vie, des gravures et des lithographies....En tenant une pierre lithographique ou une plaque de cuivre, je croyais toucher un talisman ».*

En 1922, Chagall, Bella et Ida tournent le dos à la Russie. Durement éprouvés par des années de terreur et de terribles privations, ils s'installent à Berlin, alors que leurs amis berlinois les croyaient engloutis parmi les innombrables victimes de la révolution russe. Dans ses bagages, l'artiste avait emporté le manuscrit de sa biographie « Mein Leben », écrit en 1911. Sous l'impulsion de Paul Cassirer, marchand et éditeur, un projet de livre illustré autour de « Mein Leben » prend forme, ouvrant un nouveau domaine d'expression à l'artiste. Il apprend les rudiments de la gravure auprès d'Hermann Struck et grave 26 cuivres destinés à son premier ouvrage illustré d'estampes originales.
A Paris, suivront d'autres projets ambitieux avec Ambroise Vollard (parus après la mort de ce dernier) : « Les Ames Mortes », « Les Fables de La Fontaine », « La Bible » ; puis « Maternité » et « Les sept péchés capitaux » avec d'autres éditeurs. Certaines de ces eaux-fortes en noir et blanc seront parfois rehaussées à l'aquarelle pour les tirages de tête.

Les toutes premières gravures en couleurs de Marc Chagall apparaissent pour l'ouvrage « De mauvais sujets ». Et quelles gravures ! Les dix splendides eaux-fortes et aquatintes aux couleurs vives et transparentes épousent à merveille le texte de Jean Paulhan. Dans ce récit pétillant, l'auteur revient sur le petit garçon qu'il était, déjà tourmenté par le vertige de l'écriture, à savoir : qu'est-ce qu'un sujet ? Les petites saynètes savoureuses, à la naïveté restituée, inspirent le goût de l'absurde et de l'ironie cher à Chagall. Les dix compositions, d'une facture toute nouvelle, y révèlent un monde onirique d'une extrême poésie. Auquel, sans aucun doute, l'imprimeur Jacques Frélaut fut sensible, s'attelant à les imprimer d'une manière si subtile, nous offrant un dialogue « auteur-illustrateur » jubilatoire.

* Extrait de la préface de Chagall pour le premier volume « Chagall Lithographe »


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