Pour illustrer l'ouvrage « Repli » d'André Rouveyre, Matisse suggère à l'auteur : « Et si on mettait tes portraits dans ton livre avec ceux de la jeune femme. Vois-tu çà ? ». La jeune femme de ce récit intimiste, il la perçoit « sensible, passionnée, soumise ». Ainsi dans un face à face silencieux, six portraits féminins illustrent la première partie du texte « Retourner » et six portraits d'André Rouveyre la seconde partie « Revoir et survivre ».
Dès 1929, Matisse accorde une grande attention au dessin et à son oeuvre gravé. Deux domaines où il a à coeur d'approcher au plus près de son ressenti : « C'est en rentrant dans l'objet qu'on rentre dans sa propre peau ». La ligne y est reine, signe et abandon. Elle est la révélation des sensations furtives que l'intuition adresse à l'inconscient et dont naît le sentiment. Noire, légère, elle crée lumière et espace sur la feuille, se fait écriture des états d'âme et de l'esprit. Ses dessins jaillissent d'un élan intérieur, élan fragile projeté dans un trait épuré, tel un exercice de haute voltige, de grâce.
Ces portraits, réalisés pour ce volume, d'une grande profondeur, imprimés en lithographie, sont le miroir de l'intériorité. Ils restituent le sentiment d'une vie secrète, d'un monde en soi, à soi, ardent et sans limites, un monde de liberté absolue. Matisse disait à ses élèves : « Ne retenez que ce qui ne se voit pas ».
Lei desidera essere informato delle nuove opere dell'artista ? La preghiamo di compilare il Suo e-mail per registrarLa