«...Entre ciel et terre, sur l'herbe rouge ou bleue, une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert. Quelle joie ! René, quelle joie ! Alors j'ai mis en chantier toute l'équipe de France et de Suède (...) » Nicolas de Staël, extrait d'une lettre à René Char, 10 avril 1952.
En mars 1952, Nicolas de Staël et sa femme assistent au match de football « France-Suède », en nocturne, au Parc des Princes. Par un froid cinglant, au milieu d'une foule de 35000 supporters en liesse, l'artiste est saisi par le spectacle des formes en mouvement sous la lumière crue des projecteurs. De retour à l'atelier, s'engage la formidable série des footballeurs, qui à l'époque fit scandale auprès des défenseurs de l'abstraction.
Pour cette lithographie, l'artiste a recours à la technique des papiers collés. Ceux de Matisse l'avaient enthousiasmé : « Matisse, à 84 ans, arrive à tenir la fulgurance, même avec des bouts de papiers » avait-t-il aussi écrit à René Char. A des bandes allongées (le ciel et la pelouse) s'opposent des formes géométriques simples qui figurent les corps en plein mouvement suspendus dans un « instantané ». La dynamique de ces corps engagés dans l'effort est magnifiquement accentuée par le choix raccourci des couleurs (bleu, blanc, rouge, noir). Cette épreuve d'essai présente aussi un intérêt majeur : en la comparant à l'épreuve définitive du tirage à 15 exemplaires, il nous est alors possible d'entrevoir les tentatives et les choix par lesquels Nicolas de Staël construisit son vocabulaire pictural.
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