Asger Jorn est un artiste de l'imaginaire, l'artiste de l'imaginaire, un créateur qui s'est donné pour but d'ouvrir la multitude des horizons à celui qui regarde. Pour son « Ebauche d'une méthodologie des Arts » (Paris, 1958), l'artiste cite Gaston Bachelard : « Le vocable fondamental qui correspond à l'imagination, ce n'est pas image, c'est imaginaire. Grâce à l'imaginaire, l'imagination est essentiellement ouverte, évasive. Elle est, dans le psychisme humain, l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté ». En 1948, avec la fondation du Groupe Reflex en Hollande s'est formé pour la première fois dans l'histoire de l'art un mouvement basé sur l'expérimentation ; à la même époque le Groupe « Cobra » s'efforcera d'atteindre le stade expérimental de l'art. Le danois Jorn, sans aucun doute conduit – mais aussi libéré – par une pensée déterminée, semble ne pas porter de chaînes. L'artiste fait allègrement sauter tous les repères du spectateur, allant même jusqu'à donner des titres parfaitement abstraits à ses oeuvres, titres ne permettant aucun rapprochement avec ses intentions d'artiste, effaçant à la fois avec précaution et désinvolture le signifiant pour ouvrir ses traits et couleurs à mille interprétations possibles.
Jorn, avant tout, est un voyageur ; il parcours les contrées les plus lointaines comme les paysages intérieures du moi, il s'envole dans l'Univers de l'infiniment grand firmament ou se tapie tout au fond d'un sentiment « minusculement » géant. Jorn pose un pied nu dans un espace qui existait avant la naissance du Temps et, cheveux au vent (dans un même geste), éclabousse de tâches vives les regards d'un Futur projeté par-delà notre imaginaire, comme un rêveur, comme un semeur de graines ou d'étoiles, comme un enfant de l'art ou peut-être comme l'enfance de l'art.
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