Si les sculptures monumentales de l’américain Richard Serra font aujourd’hui parties de paysages urbains de toute première importance, si des expositions internationales montrent l’importance considérable de son travail sculpté (une exposition est prévue très prochainement à Paris, au Grand Palais), le public connaît moins son œuvre graphique. Elle est puissante, c’est le moins ! Les rapports entre l’œuvre gravé et l’œuvre sculpté de Serra sont indéniables. L’artiste considère la production de sa propre œuvre graphique comme ayant un rapport étroit avec une « alchimie », selon ses propres mots. C’est de cela dont il s’agit ici ! Si ses premières expériences sur la pierre lithographique le déçurent - les résultats lui parurent « trop raffinés » -, l’artiste s’engagea rapidement dans l’art de graver sur la plaque de métal (souvent l’aluminium). Chemin faisant, Serra y exprimera sa réflexion sur le phénomène de perception spatiale. Avec force et rigueur, l’artiste nous donnera à découvrir, à la fois le poids de la masse et la précarité de son équilibre, à la fois ce qui semble statique à tout jamais et le court instant précédent la rupture de la chose établie, à la fois les lignes de force et le point faible d’une organisation de l’espace. Être à l’abri certes, mais pas hors de danger ! Par de multiples approches, Richard Sera, artiste minimaliste, travaille sur la tension. Tensions blanches et noires qui se croisent, entrent en relation, au même instant s’unissent et s’opposent, décomposent la relation entre la forme et le fond. On ne sera pas étonné de constater, le plus souvent, de l’étonnante structuration de la surface des estampes de l’artiste. La matière est présence ; sillons et autres bouillonnements animent avec intensité les surfaces noires. L’œuvre gravé de Serra, artiste majeur de notre époque, est magnifiquement vivante et ouvre à la méditation !
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