Antoni Clavé a déjà illustré des ouvrages («La Dame de Pique» de Pouchkine, «Carmen» de Prosper Mérimée) ou réalisé des lithographies pour «Candide» de Voltaire, lorsqu’il commence en 1950 l’illustration du «Gargantua» de Rabelais ; ce travail lui inspirera désormais de nouveaux sujets : Hommage à Zurbarán, Roi de cartes, Personnages du Moyen Age, Guerriers, Cavaliers, etc. L’idée de relater les aventures de trois générations de personnages (Grandgousier, Gargantua et Pantagruel) est venue à Rabelais en 1546. Mêlant la culture savante à la culture populaire, l’auteur passe du mythe au réel, de la bouffonnerie à l’émotion, de la raison au délire le plus absolu. L’histoire du géant Gargantua (fils de Grandgousier et père de Pantagruel) est inspirée d’un vieux roman anonyme. Ne l’oublions pas, Gargantua est né de l'oreille de sa génitrice, lors d’une partie de campagne, où elle a beaucoup mangé, ri, plaisanté et dansé, de «bien estranges» conditions en vérité. Clavé va s’emparer à plein crayon, pinceau, de ce sujet qui l’inspire. Sans doute proche de ce qu’est à la fois l’homme et l’artiste, terrain de jeux et de réflexions, Clavé va habiter ce thème. L’artiste a l’imagination débordante, une imagination haute en couleurs. Son invention prolifère, insolente, débordante, se renouvelle sans cesse, se diversifie presque à l’infini ; elle «colle» au personnage de Gargantua. Pierre Seghers dit de Clavé : «Il n’existe pas de rapidité plus véloce pour saisir tout et ce qu’il y a dans tout». Antoni Clavé est un homme qui a de l’appétit, un peintre (un homme) d’énergie, un homme en alerte permanente, et il faut voir ainsi le traitement de son sujet. Clavé a des visions et tous les moyens de nous les éclairer. Gargantua ou Clavé ? Un roi de cœur qui sait voir et toucher.
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