"Dès le début, je n'ai été animé que par la volonté de servir l'architecture, telle qu'elle est parvenue jusqu'à nous en respectant la pureté des lignes et des proportions, les modulations des tons de la pierre, l'ordonnance de la lumière, la vie d'un espace si particulier. Le but de ma recherche a été de les donner à voir" écrit Pierre Soulages. J'ai eu le bonheur cet été de pouvoir découvrir la basilique de Conques. Je désirais le faire depuis longtemps. Les hommes qui la bâtirent, il y a 9 siècles entendaient honorer Sainte Foy, tout en songeant aux pèlerins qui accourraient pour vénérer la sainte. Ils donnèrent à l'édifice l'aspect d'une forteresse imprenable, le visible et l'invisible : les moines n'imaginaient pas de séparation entre ce que l'homme perçoit de l'univers et l' au-delà. La basilique est le lieu de la sublimation, une sorte d' antichambre du Paradis. La pierre, l'architecture, la lumière créent un réseau serré de signes initiatiques. Dans cette fonction qui rapproche du Créateur, la lumière tient évidemment un rôle primordial. Le lieu est "illuminé par la Gloire de Dieu" et les ouvertures sont ici très nombreuses, de véritables constellations. Pureté. Soulages, lorsqu'il créa ces vitraux, s'interdit tout ce qui pourrait altérer la basilique. Ici, aucun ornement, rien qui ne puisse porter atteinte à la noblesse du tracé architectural. Soulages se tenant en retrait délibérément, ne dénature pas la lumière solaire. Il l'anime, avec simplicité. Soulages inventa la franchise dans l'art du vitrail, en même temps qu'il inventa le verre dont il allait se servir. A l'intérieur de la basilique de Conques, la lumière est là, vivante. "Je n'avais pas envie que le regard se porte vers l'extérieur" écrit encore Pierre Soulages.
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