Il mit son art, la typographie, au service de la poésie, mariant dans des petits livres exquis, 553 exactement, le poète au peintre. La planche, ici présentée, est tirée de “Errantes graminées” de Pierre Torreilles qu’il publia en 1971. Le temps des éditions GLM ? Le temps d’une vie de travail, d’amour d’un travail ciselé sans qu’il en ait l’air, le travail de la main s’entend, de 1923 à 1974. Guy Levis Mano, à quelques rares exceptions près, assuma entièrement la fabrication de ses ouvrages, ne recherchant jamais l’originalité mais la pure lisibilité. Beaucoup livrèrent leurs mots à la science des lettres de casse de celui qui devait prendre le nom de Jean Garamond – la lettre encore ! - pendant qu’il fut prisonnier de guerre : René Char, Maurice Blanchard, Andrée Chédid, Tzara, Paul Eluard, Joe Bousquet, Desnos ou André du Bouchet et tant d’autres. Parmi les peintres, il y eut Alberto Giacometti, Picabia, Miro donc, Jean Arp, Max Ernst, Pablo Picasso, Jacques Villon, Michaud, Masson, Hayter, Lam, Marcoussis, René Magritte mais aussi Man Ray et tant encore. René Char écrira à son sujet :”Les livres de GLM, même les plus menus, font non seulement le poids mais encore établissent la grâce”. Andrée Chédid écrira le “Carré Seghers”(n°218), collection “poète d’aujourd’hui”, qui lui est consacré afin de mieux faire connaître à la fois le magnifique poète qu’il fut et l’ouvrier - sont-ils dissociables? En silence, sur un demi siècle, GLM proposa non seulement des poètes vivants, français ou étrangers, mais aussi des oeuvres du passé, oubliées ou méconnues, toujours recherchant une justesse de mise en forme au service du texte. Joe Bousquet écrira : “Il a donné un empire à la poésie”. Parce que mon corps est pesant de mémoire autant que de jours et qu’étant plus pesant il a plus d’élan. GLM
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