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Composition L (50) - Circa 1950

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Marie Raymond

Composition L (50) - Circa 1950

Mi elección personal Julio de 2023

Par sa peinture, Marie Raymond fut toujours en quête de clarté : « La nuit n’est pas la nuit, car il y aura l’aurore, l’espoir, » écrit-elle en 1976. L’artiste crée ainsi une œuvre fondamentalement intime et solaire. Sa palette se compose de couleurs chaudes et lumineuses. Marie Raymond découvre sa vocation en visitant l’atelier d’Alexandre Stoppler, peintre installé à Cagnes-sur-Mer qui la forme ; ses souvenirs d’effluves, de couleurs et de lumières du sud de la France sont déterminants dans toute sa création. Elle écrit : « De ma petite enfance, ce sont les jeux dans les montagnes de roses coupées que mon grand-père achetait dans tout le pays qui restent dans mon souvenir. »
C'est aussi dans ce sud qu'elle rencontre le peintre Fred Klein qu’elle épouse en 1926 alors qu'elle a tout juste dix-huit ans. De leur union nait Yves dont on sait l'artiste singulier et considérable qu'il devint ; Marie a très vite le sentiment que son fils aura un destin hors du commun. Elle dit : «  Et l’on peut d’un coup d’aile atteindre le Soleil. »
La famille Klein partage son temps entre Paris, le désir de vivre dans le monde de l’art, et le sud. A Montparnasse, le couple mène une vie de bohème auprès de leurs amis, Jacques Villon, František Kupka et surtout Piet Mondrian avec lequel Marie Raymond partage son atelier. Mille rencontres, mille enrichissements, mille apprentissages ! A Nice, Marie et Fred se rapprochent de Nicolas de Staël. Marie Raymond prend des cours à l’École des Arts Décoratifs de Nice où elle rencontre le sculpteur Emile Gilioli. Au début de la guerre, la famille s’installe à Cagnes-sur-Mer où Marie  commence à peindre des Paysages imaginaires (1941-1944), inspirés par ses promenades dans l’arrière-pays ; c’est à cette période qu’elle rencontre Hans Arp et Alberto Magnelli. A la fin de la guerre, Marie Raymond sort de sa période post-surréaliste et choisit définitivement l’abstraction : « Peu à peu, on s’intériorise, on travaille. Je ressens à nouveau le besoin d’exprimer, mais quoi ? Le soleil brille encore ! Mais rien de tangible. Comment recomposer la vie ? C’est ainsi que se fait le premier pas vers la peinture abstraite. »

Elle se fait une place indéniable sur la scène artistique parisienne. Jusqu’en 1954, elle ouvre son appartement-atelier tous les lundis, créant ainsi les « Lundis de Marie Raymond » (on y croise les galeristes les plus importants, les critiques d'art les plus en vue, les artistes tels que Pierre Soulages, Raymond Hains, François Dufrêne, Jacques Villeglé, César, Eugène Ionesco, Jean Tinguely, Hans Hartung et tant d'autres). De l'immédiat après-guerre jusqu'aux années 70, Marie Raymond, artiste prolixe et inventive, participe à tous les grands Salons de son temps (Surindépendants, Salon des Réalités Nouvelles, Salon de Mai), à la Biennale de São Paulo, aux expositions des artistes de l’École de Paris. En 1957, le Stedelijk Museum à Amsterdam lui organise une rétrospective d’envergure. Son abstraction est alors particulièrement lyrique et lumineuse.
Viennent ensuite pour elle des années difficiles. Le couple Klein se sépare en 1958 et divorce en 1961. L’année suivante, son fils Yves meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 34 ans seulement. Son père décède en 1963. Ainsi, en l’espace de trois ans seulement, Marie Raymond n’est plus ni épouse, ni mère, ni fille. Sa vie de femme et sa peinture s’en trouveront définitivement changées. Elle retrouvera l’inspiration dans sa passion pour l’ésotérisme et le cosmos. A partir de 1964, elle peint une série d’œuvres qu’elle appelle Abstraction-Figures-Astres. De nombreuses expositions suivront. Par trois fois, Marie Raymond présentera des œuvres au Centre Pompidou (1977, 1981 et 1988, un an avant sa disparition).
« Je sentais cette vie éparse qu’il fallait ramasser en un tout, exprimer les états intérieurs qui contenaient pour moi les apports des impressionnistes : la lumière du midi - l’Espoir. Pour moi c’était cela, et un élan qui me poussait à l’exprimer. Tous ces accords épars, il fallait les amener à la lumière. »


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