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Coup de coeur

« Fin d’année 1983 »

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Gisèle Celan-Lestrange

« Fin d’année 1983 »

Coup de coeur Novembre 2020

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« Un caillou, un brin d’herbe, la ligne d’une colline, témoins du drame perpétuel de la nature, me sont des réalités qui peuvent m’aider. Non à comprendre mais peut-être à savoir. J’espère trouver des heures de réflexion, de silence, je sais bien qu’à toutes mes questions, il n’y a pas de réponse et que finalement tout reste mystère, mais dans le savoir du mystère on peut peut-être approfondir les choses, sans y trouver d’explication, peut-être tout de même un peu de sérénité. »

L’œuvre de Gisèle Celan-Lestrange est un aller-retour entre la gravure et le dessin. Epouse du poète Paul Celan, elle chemine douloureusement dans la solitude de l’acte créatif, à l’écart des mouvements artistiques, avec une honnêteté peu commune.
Rares ont été les artistes à ce point torturés par le doute, l’exigence d’une expression profondément sincère, le besoin de transcrire une vie intérieure intense par des signes mouvants et subtiles. Très jeune, marquée par Kandinsky et Paul Klee, elle rejoint l’atelier de Johnny Friedlaender, puis installe une presse chez elle, avant de pousser la porte de l’atelier Lacourière-Frélaut où elle expérimente toutes les techniques de la gravure.

Son œuvre se nourrit de son observation de la nature et du mystère qu’il en naît : « Ce que je fais en ce moment est impensable sans mes promenades, sans ce que je vois, mais ça n’a rien à voir et je ne sais pas ce que c’est. C’est quand même troublant » écrit-elle à son époux en 1966. Peu à peu, son œuvre tend vers un naturalisme abstrait, nourri de voyages et de poésies. Un dialogue pictural en accord avec les poètes qu’elle illustre, en premier lieu son mari pour l’ouvrage majeur « Atemkristall » (Cristaux de souffle) qui, dit-elle, lui a ouvert les chemins de la Poésie. « Faire passer un poème dans un cuivre, essayer de trouver avec les matériaux qu’on a choisis un langage propre qui puisse accueillir un poème a été et est toujours une de mes préoccupations majeures ». Après la mort de Paul Celan en 1970, ses œuvres présentent une approche cosmique.  La terre, l’eau, les nuages, figurés par une myriade d’infimes traits ou points, évoquent le point du jour, cet instant fragile et fugace où le souffle de l’espace, la vibration de la lumière convoquent la quête de soi.


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