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Coup de coeur

Composition mauve, grise et jaune

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Serge Poliakoff

Composition mauve, grise et jaune

Coup de coeur Frebbaio 2020

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Gouache originale signée au crayon, circa 1954.

« Il n’y a là ni côté droit, ni côté gauche
Point de sommet, aucun abîme
Tout y demeure enclos, partout ce qui le cerne
Est maintenu dans une ferme discipline
Pourtant ce monde-ci, le tout immobile
Se meut, semblable à sa propre immobilité. » Serge Poliakoff

Au moment où Serge Poliakoff peint cette gouache si subtile (vers 1954), il est déjà en pleine possession de son langage pictural. Ce langage, il l’a construit, pensé, mûri durant de longues années de recherches. 
En 1935, il gratte de l’ongle la peinture d’un sarcophage égyptien exposé à Londres, et découvre que la vie de la couleur est le fait d’une superposition de tons. Puis en 1952, la toile blanche de Malevitch « Carré blanc sur fond blanc » le conforte dans ses recherches sur la vibration de la matière.

En éliminant toute référence au réel, il concentre son travail sur la forme, la couleur, l’espace. Il définit une œuvre aboutie lorsqu’elle tend vers « le silence complet, un silence positif qui ouvre les yeux des gens à un monde différent », susceptible d’y faire entrer « la grande musique ». Généralement, il entame sa composition par les quatre coins et se rapproche progressivement du centre. Ainsi autour des formes assemblées se déploie un espace monochrome qui prolonge le dynamisme au-delà de l’œuvre. Les couleurs, qu’il broie lui-même, prennent vie par leur fluidité, par les touches mouvantes qui se superposent en strates de tons soit complémentaires, soit foncés et clairs ou encore chauds et froids, il atteint alors des transparences qui irradient. « Je cherche la vie au travers des formes les plus simples. Je me cherche moi-même ». Tout au long de sa vie, le déploiement de son oeuvre repose sur la quête de la vibration intérieure dans l’architecture du tableau. « Poème plastique », c’est ainsi qu’il définit ses œuvres. « Beaucoup de gens disent que dans la peinture abstraite il n’y a rien. Quand à moi, je sais que si ma vie était trois fois plus longue, elle n’aurait pas suffi à dire tout ce que je vois ».


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