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Catalogue(s) raisonné(s)
Catalogue(s) raisonné(s)
Piste bibliographique & autres
A lire sur l'artiste :
- « André Marfaing », Guy Marester, in revue XXe siècle n°33, 1969
- « André Marfaing - Peintures 1956-1986 », cat. d'expo., Ed. Galerie Ariel, 1986
- « Hommage à Marfaing », Ed. Galeries Ariel, Biren, Clivages et Erval, 1987
- « Marfaing », Ed. Musée d’Art Moderne, Toulouse, 1990
- « Marfaing », Pierre Cabanne, Ed. de l’Amateur, 1991
- « Les toiles entre 1952 et 1970 », S. Rosset-Culleron, Ed. A.N.R.T., Lille, 2000
- « André Marfaing », M. Dieuzaide, cat. d'expo., Les Abattoirs, Toulouse, 2007
- « André Marfaing », Edmond Jabès et autres, Ed. Le Temps qu'il fait, 2007
- « Marfaing - Peintures de 1970 à 1986 », cat., Galeries Protée et Aittouares, 2008
- « André Marfaing - peintures et lavis », L. Harambourg, cat., Ed. Locus Solus, 2017
A lire de l'artiste :
- « Notes et croquis », Ed. Galerie Ariel, 1966
- « Entretien avec 17 peintres non figuratifs », Jean Grenier, Calman-Lévy. rééd. 1990
Site internet :
Aucun site internet dédié à cet artiste.En savoir plus :
Coup de coeur de André Marfaing
Huile 1974 - Février 2016
"Les impressionnistes disaient que le noir n’existe pas dans la nature
et ils le bannissaient de leur palette.
Pour cette même raison, je l’emploie à peu près exclusivement…
Les impressionnistes cherchaient à rendre la lumière du plein air.
Je cherche à construire un monde sans référence avec la nature extérieure et j’emploie pour cela d’autres moyens.
Le noir et le blanc me semblent avoir le caractère de simplicité, d’absolu et de rigueur qui me convient… "
André Marfaing, décembre 1974.
Difficile d'approcher par des mots l'oeuvre d'André Marfaing, tant elle relève du monde du silence et de l'intériorité. Lui-même, hostile à toute forme de parade, d'appartenance à quelque chapelle picturale, comptant ses mots pour n'en disperser aucun inutilement, n'a cru qu'au travail, à l'action de créer pour gravir inlassablement sa montagne intérieure.
« L'aventure n'est pas de partir avec les autres. Mais de rester seul. » disait-il.
La pratique de la gravure et de la lithographie l'amène à alléger sa peinture à la fin des années 60. Le blanc déchire les noirs impétueux pour révéler une lumière éblouissante. Aux rythmes sombres, farouches et empâtés s'oppose une clarté rayonnante, un espace vibrant et palpable naît de l'affrontement des forces. « Cela est clair, la lumière est derrière ! On écrit sur la lumière, Marfaing peint sur la lumière.» Ainsi débute un long poème d'Edmond Jabès dédié à l'artiste.
« Espace, forme, lumière. La matière devient esprit. J'invente les manœuvres qui feront apparaître le continent caché. » André Marfaing.
Cette superbe toile fut acquise par la Galerie Glemminge en Suède pour l'exposition consacrée à l'artiste en 1977. Dans le catalogue, Beate Sydhoff, conservatrice du Kulturhuset, écrivait ceci :
« Le caractère monumental et la gravité, l'exigence absolue de vérité dans la rapport entre le créateur et l'image, et la soumission totale aux forces du tableau, sont des traits qui font de la peinture de Marfaing, un repos et un défi, un infini dont les portes nous sont ouvertes. »
Timbre de André Marfaing
timbre fictif
L’émission d’un timbre poste est souvent un hommage rendu par une nation à un lieu, à un événement, à une cause remarquable ou à un personnage qui compte. Les peintres et autres artistes n’échappent pas à cette règle. Certains sont pourtant des « oubliés » de l’art postal. Voici, rassemblés ci-dessous (français ou étranger), les timbres émis (171) ou les simples études de timbre (209) en hommage aux artistes représentés sur notre site. Le premier timbre français fut émis en 1849, l’Angleterre nous précéda d’une dizaine d’années. Il y a souvent une part de voyage dans cette petite forme de papier dentelée. Le timbre circule, vogue, s’envole, il fait rêver, alors rêvons un peu. M.C.
Lorsque le timbre est réellement émis, le nom de l'artiste est précédé d'une étoile (*). 
Il est certain que nous ne connaissons pas certains timbres parus pour tel ou tel artiste ; n’hésitez pas à nous les faire connaître !
Découvrir tous les timbresPage manuscrite de l'artiste
Document en reproduction / Ce document n'est pas à la vente
Marfaing, la tectonique de l’autre. Mathias Lair ***
13/10/2008
Il est question de l’un et de l’autre. D’écart obturé et d’ouverture déchirée, en lambeaux. De combats d’approches, de tâtonnements d’antennes diaphanes. De branle-bas de rencontre. De ponts, de vertiges faits de bric et de broc, instables. Parfois d’écarts absolus où s’éteint un dernier geste. Ou d’écarts jointoyés, les deux continents accotés dans un à peu près dont ils ne sortiront jamais. De fusions accomplies qui épargnent, sans doute par oubli, une légère fissure, une ouverture sur l’envers, un souvenir de lumière qui fait de l’épaisseur de matière une promesse. Parfois encore les masses s’écartent l’une de l’autre avec lenteur, découvrant un abîme, il valait encore mieux l’obturation du noir que ce rien où se dissoudre.
Le plus souvent il s’agit de côtoiement. Rarement l’un vient au-dessus de l’autre, pour déverser une trombe de pluie. Fracasser la sérénité du dominé, au point de chute seulement, vite recouvert.
Ou encore une raie infinie de l’un à l’autre, comme une blessure de lumière. Et peut-être faut-il ces incisions pour que la matière s’éveille d’un silence originel, antécédent le chaos.
On peut alors rêver d’un monde inverse : rien que du manque, toute couleur écrasée dans la luminosité infinie, la matière repoussée à l’horizon, comme un ciel noir d’où chutent de rares souvenirs de pesanteur.
Ou bien tenter le mariage du noir et du blanc dans un jeu de miroir de l’un de l’autre et l’autre de l’un. Quelque chose se perd dans ce renvoi circulaire : la masse du silence.
Ou, du pas encore de la rencontre, faire exister l’entre de l’un et de l’autre. Ils ne sont plus là que pour ça : cette arche de l’autre à l’un. Dans ce presque, dans cette attente, tenir au frôlement, où leur silence s’éveille, où leur nuit bourgeonne.
Ou le noir comme une chair, une obscurité du corps, d’où vient où plonge un plaisir dont on ne saura rien. Par l’effet d’un coït premier, en soi transportée, une source intemporelle jetée dans le maintenant fait masse et front – la falaise verticale d’une nuit dont on voit ici la pierre, la lave dense d’un feu.
À moins que le noir soit couleur d’une flamme d’origine, une suie de chaleur court-circuitant la fin et le début, la cendre et l’âtre. Lave débarrassée de tout bouillon, rendue au glacis, comme un miroir tendu pour nous rendre aveugles, mais dont le poids n’a pu être subtilisé. En quelques fentes, quelques anfractuosités, en déhiscences de l’être muet, en éclats de lueur révélant sur la paroi dressée un œil absurde, ouvert sur on ne sait quelle horreur oubliée, parfais rapace, guettant une proie dont il ne connaîtra que la raideur subite, son soubresaut final lui donnant cette viande encore chaude, l’intime inondation d’un sang étranger dans la gorge, source de vie.
Cet œil du noir, comme un défaut de matière, une déliaison des forces ouvrant des lumières dans la densité, d’infimes écarts, des hésitations, des transparences, et voilà l’espoir de trouver enfin la matière de la matière, une harmonie claire qui soi-disant aurait pré-existé - en fait dégage une lueur blanche dont l’intensité, et la rigueur peut-être, l’exacte unité de vibration ne libère le regard en rien. Ainsi la clarté se révèle-t-elle l’exact envers de la matière, l’une comme l’autre mènent à notre cécité.
Et peut-être faut-il se résoudre à cette perte, pas de regard, mais la montée en soi d’une pression sans mémoire et sans but, faut-il laisser à cette marée la chance d’ouvrir elle-même des interstices de hasard, les accidents d’une histoire que rien n’a décidé, des aperçus que la lumière aura vite fait d’engluer…
Que voit-on au premier instant, au moment où se fend le monde ancien ? Au mitant des masses insensibles, ignorant la couleur, une ouverture, toute chose fondue en sa lumière trop blanche. Première intensité du jamais vu, la rétine inondée, et déjà le regret de ce qui devient, à cet instant, le noir insondable. Il y a aura désormais la nuit le jour. On connaissait la courbe d’une portance où l’on baignait, voilà que le premier rayon trace une raideur inconcevable jusque-là. On était dans l’uniforme, voilà que la matière fait épaisseur, rajouts, remords.
Nouveau début : le monde divisé, d’un geste d’un cri on ne sait, qui l’ordonne d’un trait. Il y a désormais le lumineux et l’obscur, la gauche et la droite, le proche et le lointain. Par cette entaille, il est fait au monde une section, un sexe d’où se déploie l’avant et l’après.
Alors le noir cède. La matière n’est plus ce qu’elle est. Ce qui faisait masse n’est plus qu’un voile. Révélation : on croyait aux chairs minérales, elles nous donnaient l’idée d’éternité, il y avait le déjà-là, auprès de quoi nous n’étions qu’un accident. Or voilà que l’opaque s’allège, il se livre à nous dans des transparences qui furent jusque-là de l’ordre de l’impensable.
Avant il y avait cécité. L’incision de lumière dans la nuit ne faisait que redoubler notre infirmité originelle, nous ne supportions aucune intensité. Dans la matière devenue voile, nous avons un espace à vivre : nous découvrons les nuances, nous savons d’emblée qu’elles peuvent être infimes. Nous jouons dans le noir, c’est nouveau. Nous ne sommes plus dans la sidération. Nous pouvons même inscrire notre geste. Pour commencer, histoire de nous repérer, nous croisons une horizontale et une verticale…
La pointe d’ébloui n’est pas si nette. Au bord de ce que l’on hésite à nommer (s’agit-il d’une pénétration de lumière, ou d’un écartement de la matière ?), la solution n’est pas si franche. Du noir au blanc, de microscopiques transvasements, révélant une appétence insoupçonnée : l’un diffuse dans l’autre, et l’autre dans l’un. Dans le blanc, des bavures grises ; dans le noir, des évasements blanchâtres, des ridules claires s’avancent, jusqu’où vont-elles se propager ? À la pointe le rapport s’inverse, la lame blanche s’incurve sous un élan d’obscur.
Comme si la nuit, sous l’effet de la pénétration (cette fois, plus de doute !), passant d’un sommeil minéral à un état de vie végétal, poussait cette branche. On assiste à cette mutation, de l’inerte à une première reptation de la matière. Moment inaugural : qu’aucun augure n’avait prévu.
C’est la lumière qui fait de l’inerte un minéral. À son choc, l’inerte se fend, il devient deux, ainsi en lui-même introduit le principe du double. Sous l’intrusion du différent radical, il devient son propre miroir, se multipliant en strates qui sont autant de mêmes. Il n’en est qu’au début, on pense qu’il pourrait aller jusqu’à l’émiettement.
Parfois la lumière gagne. Repousse le sombre aux limites, annule sa pesanteur, voilà qu’il recule sur tous les fronts, il fuit, aussi bien par le haut que par le bas. Cela paraît facile, évident, inéluctable. Mais que gagne-t-on à ne connaître qu’un éblouissement uniforme, entêtant ?
À l’angle des rencontres, encore un peu du mélange, désormais condamné à disparaître. Est-ce sous l’effet d’une chaleur extrême que le noir a fondu ? Comme une coulure de rimmel, qu’un geste hâtif n’a fait qu’étaler. Il arrive qu’on s’y perde autrement, que la base du postulat se brouille : voilà que l’autre produit de l’un, la lumière devient une bavure de la nuit, un pissat encore trouble, mais la lueur est bien là.
Parfois l’un travaille l’autre au corps. Dans la chair un drame dont on voit les boursouflures, dont on reçoit les giclures. Le noir perd de sa consistance, sous sa surface une lueur mauve, comme l’ébauche (ou le souvenir ?) d’une marée sanguine.
Que dire d’un troisième, ce bloc pris de l’un à l’autre, dans un semblant de portage ? L’un contre l’autre écrase l’élément étranger. Ou bien : un coin vient boucher de l’un à l’autre le précipice, créant un instable équilibre. Un recul de l’un, une distraction de l’autre, le voilà détaché, dans le vide.
Je dis le deux, je devrais dire le trois : la nuit, l’autre nuit, et la lueur. Mais l’une et l’autre nuit sont une, elles ne sortent de leur continuum que d’être frappées de lumière. Ainsi, dès qu’il y a du deux, c’est le trois. Le deux est un éclair, à peine surgi que nous sommes dans le trois, la masse s’anime, des adversaires s’affrontent en de troubles combats où se dessinent parfois les formes passagères de leur devenir.
Elles garderont en elles le temps de la nuit, ses tropismes aveugles, ses nécessités brutes, ses souffrances muettes.
Est-ce un temps de paix, ou de décomposition ? On n’avait jamais pensé à ça : l’équilibre. Il s’agirait d’un état composé, un état nuageux, instable comme une émulsion, cherchant l’impossible et le réalisant, au moins un instant. Nuageux, cet épanchement de la nuit dans la lumière, ces reflets où elle gagne en légèreté. Le minéral devient mousseux, la clarté se matérialise. Cette possibilité de conjugaison nous ouvre à l’infini des formes, nous donne le bonheur d’imaginer l’inimaginable, tout devient possible, nous sommes heureux de savoir que jamais nous ne pourrons le contenir, qu’il nous dépassera toujours, de surprise en surprise.
Et peut-être
la langue, si elle venait
au tableau, serait la formulation
de la lumière, cette fente
faite au coagula de la matière.
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En mémoire de André Marfaing
Malade, André Marfaing disparaît le 30 mars 1987 à Paris ; il venait de rentrer dans sa soixante-deuxième année. Encadrées d’un couple de pieds de vigne vierge, entre deux joues de fer forgé, ses cendres reposent dans un carré d’herbe rase dans la partie supérieure du petit cimetière d’Arquizat (Commune de Miglos, Ariège), face à la montagne qu’il aimait. En son hommage, avec respect, une fleur de ce magnifique lieu.
"Avec Soulages, Hartung, l'américain Kline...,Marfaing est un des grands broyeurs de noir apparus après la dernière guerre, mais il caresse cette couleur avec prudence, tendresse et fermeté." - Frédéric Edelmann
"La lumière de Marfaing remonte le temps et il va très loin jusqu'aux premières heures de la création, jusqu'au moment où les choses n'existaient qu'en tant que tensions." - Imre Pan
"J'invente les manœuvres qui me feront apparaître le continent caché." - André Marfaing
"L'œuvre de Marfaing appartient au Midi noir et exprime profondément cette dualité ombre et lumière... Marfaing recherche le fait plastique pur à travers la monochromie." - Pierre Cabanne
"Les impressionnistes disaient que le noir n’existe pas dans la nature et ils le bannissaient de leur palette. Pour cette même raison, je l’emploie à peu près exclusivement." - André Marfaing
"N’avez-vous jamais éprouvé cette sorte d’appréhension qui est celle que l’on ressent face à l’éternité, comme si de séjourner dans cet espace faisait perdre la notion du temps, comme si les ans coulaient sans qu’on s’en aperçoive, à croire qu’à l’instant de le quitter, l’on sera devenu soudain un vieillard chenu ? " - Tanizaki Junichiro
Mouvements de l'art
- + REALITES NOUVELLES / 1946-1956 / Etienne Béothy, Marcelle Cahn, etc.
- + ART LYRIQUE ou INFORMEL, TACHISME / 1950-1960 / Jackson Pollock, Emil Schumacher, etc. Tous les mouvements de l'art
Voir & découvrir
Au-delà des oeuvres actuellement en stock, il m’a semblé utile de vous donner à voir ou à connaître d’autres oeuvres de l'artiste. Ces pièces, vendues ou retirées de la vente, ont été dans le stock de la galerie dans un passé récent.
Cette rubrique vous permettra de mettre une image sur un titre ou l’inverse, ou tout simplement d’en découvrir un peu plus sur l’oeuvre de l'artiste. Quelle que soit la raison, pour le plaisir des yeux ! Michelle Champetier
