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Pierre Soulages


Dédicace de l'artiste

Collection privée / Ce document n'est pas à la vente.

Pierre Soulages est né à Rodez (Aveyron) en 1919. Son enfance est marquée par la rudesse des paysages et des âmes qui l'entourent. A 18 ans, au cours d'un bref séjour à Paris, Soulages visite deux expositions (Cézanne, Picasso) qui seront autant de révélations. Il sera élève des Beaux-Arts de Montpellier. Soulages se . . . . .

Lire sa biographie
Antibes, 3 Novembre 2005

. . . . . Un peu avant les années 70, j'ai rencontré Pierre Soulages. Je ne dois pas dire que je l'ai bien connu, mais . . Moi, je débutais, j'étais très intimidé, c'est un être très impressionnant, et il était déjà connu dans ces années-là, même si ce n'était pas encore la reconnaissance qu'il a obtenue par la suite. J'étais très admiratif. Mon ami Jean-Michel Meurice avait fait un film de 13 minutes sur lui pour l'O.R.T.F., ce type de film n'était pas courant à l'époque, c'était évidement du noir et blanc, et ils étaient devenus amis, aussi avec Colette l'épouse de Soulages. Je me souviens, on allions ensemble aux matchs de rugby. Soulages était un grand amateur de rugby, c'est un homme de l'Aveyron je crois me souvenir. On adorait tous les trois ces confrontations et l'on se retrouvait le samedi après-midi à l'entrée du stade. C'était le tournoi des cinq nations ! C'est un homme très grand, il aurait pu faire un sacré joueur de rugby justement, un physique hors norme. Je l'ai revu il y a trois quatre ans au Musée Picasso. La chose qui m'étonnait toujours quand j'ai fait sa connaissance, pour moi qui commençais à peindre, j'avais vraiment envie de parler peinture avec lui et lui il évitait ce sujet. Trop sacré, peut-être ? Je me rappelle d'un détail, c'était l'époque des fameux voyages sur la lune et ça le fascinait. Il en parlait, il trouvait ces expériences humaines tout à fait incroyables. On se voyait chez les Meurice, avec Pierrette Bloch qui était leur grande amie. On a visité quelques expositions tous ensembles dans des musées. C'est vraiment un homme devant lequel je me suis toujours senti plus ou moins intimidé parce qu'à la fois l'homme et son travail m'impressionnaient au plus haut point. On sentait que la peinture « possédait » Soulages et que Soulages « possédait » la peinture, en tout cas la maîtrise de la peinture, cela semblait évident et son regard en imposait. C'était l'époque de « Cimaises », « Les Lettres françaises » le soutenaient beaucoup. Je me souviens qu'un jour il nous avait parlé de sa technique, c'était superbement intéressant, des brosses, des goudrons, etc. Je lui avais demandé où il prenait ses peintures ; c'était dans le quartier Montparnasse, j'avais couru dès le lendemain à l'adresse indiquée ! Nous nous sommes revus il y a trois ou quatre ans. Soulages, c'est un joueur de rugby qui serait en même temps artiste . . . *** Jacques Lavigne, peintre.