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Quelques notes de biographie

Le peintre Jacques Clauzel est né à Nîmes en 1941. Il étudiera la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Tourcoing, puis à celles de Montpellier qui est la dernière où est enseignée la technique classique de la peinture à l'huile et enfin de Paris. A Paris, il fréquente l'Atelier de Roger Chastel, peintre qu'il juge de toute première importance et injustement méconnu. L'enseignement de Roger Chastel le marquera à la vie ; celui-ci va rapidement le faire participer à divers salons (Grands et jeunes d'aujourd'hui, Salon de Mai). Jeune artiste talentueux, il sera, en 1964, « Grand logiste » pour le prix de Rome.
Entre 1965 et 1973, Jacques Clauzel vit et travaille à Abidjan (Côte D'ivoire) ; d'abord décorateur à la télévision ivoirienne, il devient enseignant de Peinture à l'École Nationale Supérieure des Beaux Arts d'Abidjan. De 1965 à 1968, ce sera pour lui la période des papiers, peints, découpés et recomposés. La photographie est une autre de ses passions à laquelle il se consacrera à partir de 1968 ; il profite en effet de ces longues années africaines pour réaliser de nombreux reportages photographiques dans différents pays (Mali, Burkina-Faso, Niger, Ghana, Togo, Dahomey) qui déboucheront sur la publication de deux ouvrages (« Ici bon photo » et « Les marchés d'Abidjan »). Cette longue période africaine nourrira profondément sa réflexion. Il collectionne les arts premiers africains.
L'artiste est de retour en France en 1973. Il crée un atelier de photographie industrielle. Deux ans plus tard (1975), il est recruté par l'École des Beaux Arts de Montpellier pour y fonder l'atelier de photographie ; il y restera 12 ans. L'année 1976 voit son retour à la peinture, par le biais de dessins automatiques qu'il nomme « dessins de fou ». Ce sera une période de recherches (papiers  froissés, puis déchirés et collés, grands papiers marouflés, travail sur papier kraft).
En 1983, Jacques Clauzel achète une presse pour imprimer ses eaux-fortes et réalise ses premiers tirages.
Au milieu des années 80, les thèmes essentiels qui déterminent l'œuvre de Jacques Cauzel sont identifiés et présents dans l'ensemble du travail. L'artiste abandonne la peinture à l'huile et décide de ne plus utiliser que des matériaux et des outils jugés théoriquement impropres à la réalisation d'« oeuvres d'art » (papier kraft, carton, peinture en bâtiment, instruments primitifs et rudimentaires, etc). C'est l'époque de nombreuses expériences picturales ou l'époque de tous les possibles.
 En parallèle à la peinture, l'artiste s'exprime par  d'autres techniques : l'estampe (la gravure, qui est privilégiée, mais aussi la lithographie et la sérigraphie) et toujours la photographie ;  la gravure est pour Jacques Clauzel un formidable champ d’expérimentation qu'il explore en multipliant les techniques : pointe sèche, aquatinte, eau forte, carborundum. Il édite un grand nombre de livres d'artiste aux éditions « A travers » (Gallargues le Montueux) qu'il a créé et collabore avec de nombreuses autres maisons d’éditions ; il va ainsi, au fil du temps, partager son goût du livre et de l'amitié avec des poètes comme Andrée Chedid, Pierre Torreilles (avec lequel il publiera 22 livres), Pierre Dhainaut, Salah Stétié, Maurice Benhamou, Guillevic, Bernard Noël, Henri Sylvestre, ou encore Michel Butor.
Peintures, gravures, livres, Jacques Clauzel expose régulièrement, essentiellement en France, mais aussi à l'étranger. En 2010, le Musée Réattu d'Arles organise une exposition de ses gravures. En 2012, le Musée d'Art moderne et contemporain de Liège organise une importante exposition commune à Jacques Clauzel et Jean Degottex. En 2014, Jacques Clauzel décide de faire le don exceptionnel au Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines de l’intégralité de son œuvre gravé. Cette donation représente 820 estampes réalisées de 1983 à 2014. Il accompagne cette donation de quelques matrices, d'épreuves d’essais et de dessins. Cette donation est accompagnée d'une exposition rétrospective personnelle et de l’édition du catalogue raisonné de son œuvre gravé.

« Je ne cherche pas la retape, l'anecdotique. J'offre un travail silencieux vers lequel il faut aller. Il demande une certaine attention, de l'acceptation. Le peintre doit être exigeant avec les gens qui vont venir voir son travail. Je ne suis pas pour la facilité, ni pour cet art de la rue qui s'exhibe. C'est l'œuvre qui compte et c'est tout. » Jacques Clauzel

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