"Vertiges ordinaires",


Diese Texte sind nur auf Französisch, wir bitten um Entschuldigung. Pic
Si l'ouvrage « Pierre Collin - Vertiges ordinaires » n'est pas un catalogue raisonné, il a cependant l'avantage de présenter un nombre significatif d'estampes de l'artiste (bois gravés, linogravures et eaux-fortes). Il a été publié en 2007 par les Editions Buchel-Chastel dans la collection Les Cahiers dessinés. A ce jour, l'artiste a réalisé plus de cinq cents gravures, du petit format jusqu’à des tailles monumentales. Basculements, vues plongeantes, ombres portées, la géométrie des gravures de Pierre Collin est troublante, voire dramatique, et cela dès ses débuts à la Casa Velasquez à Madrid, au début des années 80. Sur la plaque de cuivre, son regard s’est fait photographique, fulgurant, proche d’un arrêt sur image, à l’opposé de la minutie habituelle des graveurs.
Son œuvre, constituée d’allers et retours entre dessin, peinture et gravure, exprime un quotidien plutôt tranquille, sans être pittoresque. Rien de dérangeant dans l’imaginaire de Pierre Collin, mais rien de rassurant non plus. Tout n’est qu’équilibre.
Dans les gravures de Pierre Collin, les frontières sont visibles, les diagonales imprévisibles. Instants fugitifs où l’œil se perd, rêveries où se télescopent hallucinations et souvenirs ; et sans cesse cette façon subjective d’impliquer le spectateur. Pierre Collin offre une approche moderne de l’exercice de la vanité. Par association d’images ou en élargissant le champ de vision jusqu’à l’impossible, il trouve dans le point mort ce que l’esprit perçoit, quand le regard se perd. Cette ligne psychique, il la trace avec netteté, par des jeux de reflets, des fenêtres, des diptyques. La lumière s’y effrite, laisse parfois s’installer des personnages qui nous voient autant qu’ils sont vus.