"L'oeuvre gravé",


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C'est à partir de 1899, année où il présente une pointe-sèche et trois eau-fortes à l'exposition de la Société Nationale des Beaux-Arts de Paris, qu'Edgar Chahine, encouragé de toute part et avec l'appui économique de l'éditeur Sagot, se consacrera presque exclusivement à la gravure. Il obtiendra la médaille d'or pour la gravure à l'exposition universelle de Paris en 1900. Le catalogue raisonné "L'oeuvre gravé d'Edgar Chahine", ici en langue française, a été établi par M. R. Tabanelli et publié par Il Mercante di Stampe de Milan en 1977. Après une préface de Leonardo Sciascia, l'auteur répertorie 429 références de l'artiste pour 43 années de création graphique, entre les années 1897 et 1939. L'oeuvre graphique d'Edgar Chahine est composée uniquement de gravures (eau-fortes, aquatintes, pointe-sèches, vernis mous). Scènes de rue, petits métiers, personnages en pied ou portraits, voici les thèmes de l'artiste. « Je suis rebelle à la scène composée et artificielle, tout exactement d'après le modèle - disait Chahine -. Je ne fais que le portrait. Si je fais une maison, une voiture, un miséreux, une femme, c'est toujours le portrait de cette maison, le portrait de cette voiture, le portrait de ce miséreux, le portrait de cette femme ». L'habileté du graveur n'est pas sans atteindre une grande poésie.  On notera que la majeure partie des tirages a été effectuée par l'artiste lui-même, et donc avec une « personnalisation » particulière.